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Comment le Puy du Fou exporte son savoir-faire

Article : « Les Echos »

Le Parc du Puy du Fou exporte son savoir-faire

Après la Russie et les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, avec le château d’Auckland. Le parc vend à l’étranger son savoir-faire touristico-historique.
Non content d’être devenu le deuxième parc d’attraction de France en 2013, avec 1,7 million de visiteurs, Le Puy du Fou – tout en restant profondément ancré dans son territoire d’origine, la Vendée – est aussi un produit d’exportation. Depuis trois ans, la société gérant le parc a même créé Puy du Fou International, une filiale destinée à commercialiser hors de France ses savoir-faire.

Après des partenariats en Russie et aux Pays-Bas, celle-ci a signé cette semaine un nouvel accord avec Eleven Arches, une fondation anglaise privée chargée de mettre en valeur le château gothique d’Auckland, dans le Durham. Il s’agit pour les équipes du Puy du Fou d’y dupliquer un concept très proche de la Cinéscénie, le spectacle de nuit du parc d’attraction. La future fresque nocturne racontera deux millénaires d’Auckland d’histoire anglaise, autour de mises en scène de gladiateurs, vikings et autres tournois médiévaux déjà bien rodés en Vendée.

« Nous utiliserons notre savoir-faire et la signature artistique du Puy du Fou », explique Nicolas de Villiers, président-directeur du Puy du Fou. La prestation commence par l’écriture d’un scénario et son chiffrage en fonction des machineries et des effets spéciaux mis en oeuvre. A partir du printemps 2016, près de 600 bénévoles feront vivre ce spectacle trente fois par an. Dans un deuxième temps, à l’horizon 2020, ce transfert de technologies devrait se poursuivre avec la mise en place d’un parc d’attraction, sur le modèle du Puy du Fou.
Parcs à thème en Russie

En janvier déjà, la filiale internationale avait gagné une compétition organisée par la Société géographique russe et l’administration de la région de Moscou pour la réalisation de « Park Russia », sur l’histoire de la Russie. A partir de 2016, ce projet touristique s’insérera dans un domaine de 1.000 hectares près de Moscou, où seront aménagés plusieurs parcs à thème, des hôtels, un complexe sportif, etc. La société vendéenne oeuvrera là dans le cadre d’un consortium dirigé par la société Cushman & Wakefield.

Précédemment, en 2013, un premier marché avait été gagné auprès du parc néerlandais d’Efteling, pour la mise en place du spectacle « Raveleijn » mettant en scène des acteurs, des chevaux et des oiseaux. Cette collaboration, qui se poursuit cette année, mobilise 50 artistes et techniciens vendéens. Selon Nicolas de Villiers, d’autres projets sont à l’étude en Pologne et en Chine. L’obtention en 2012 du Thea Classic Award, considéré comme l’oscar du meilleur parc du monde, n’y est sans doute pas pour rien.

Puy du Fou International a réalisé un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros en 2013, tandis que celui du parc vendéen dans son ensemble atteignait 63,8 millions, en croissance de 15 % par rapport à 2012, dont 8 millions pour la seule Cinescénie. Du fait de son capital associatif, l’entreprise dispose d’une forte capacité d’investissement car « aucun dividende n’est reversé à des personnes physiques », souligne Nicolas de Villiers.

Sur l’exercice en cours, 23,5 millions d’euros vont être ainsi investis, dont la moitié consacrée à un quatrième hôtel. Le complexe emploie désormais 140 salariés permanents et 1.400 en saison.

Emmanuel Guimard
Correspondant à Nantes

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